La situation est toujours critique pour les enfants du Nunavik, selon la Commission des droits
Montréal, le 17 mai 2024 – Les enfants et les familles inuit ne reçoivent pas les services sociaux et les services de protection de la jeunesse auxquels ils ont droit, a conclu la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse dans un bilan publié aujourd’hui. Bien que des programmes et initiatives aient été instaurés dans les dernières années, la protection des enfants continue à ne pas être pleinement garantie et des actions immédiates et concertées du gouvernement en collaboration avec les autorités inuit, dans le respect du droit à l’autodétermination des Inuit, sont nécessaires.
Le rapport publié par la Commission, qui revient sur les recommandations formulées dans une enquête systémique il y a plus de 15 ans, identifie les problématiques qui persistent et s’aggravent ainsi que leurs effets dévastateurs sur les enfants. Il en ressort notamment l’urgence de repenser les services en fonction des besoins des enfants inuit et de leurs familles, de combler les besoins de main d’œuvre en levant toutes les barrières à l’attraction et la rétention du personnel inuit et allochtone et d’augmenter le rythme de la construction résidentielle en maximisant les démarches de conception collaborative.
« Près d’un enfant sur cinq est pris en charge par les services de protection de la jeunesse au Nunavik. C’est inacceptable. Nous constatons que plusieurs enjeux identifiés dans notre enquête de 2007 sont toujours d’actualité. L’efficacité des actions structurantes mises en place est limitée par d’importantes problématiques liées entre autres aux conditions de vie des enfants et des familles et à l’insuffisance des ressources humaines dans les services sociaux, » a déclaré le président de la Commission des droits, Philippe-André Tessier. « Tout doit être fait pour éviter que les enfants se retrouvent sous la responsabilité des directions de la protection de la jeunesse et, lorsque c’est le cas, les enfants et les familles doivent avoir pleinement accès aux services auxquels ils ont droit, » a-t-il ajouté.
L’objectif du rapport publié aujourd’hui est de relever les principales actions posées à la suite des recommandations formulées par la Commission au terme de son enquête systémique de 2007, d’identifier les obstacles qui entravent leur mise en œuvre et de cerner les problématiques requérant des actions coordonnées de la part des autorités et organisations responsables.
La Commission ne fait pas que formuler des recommandations dans son bilan, elle prend aussi plusieurs engagements afin de mieux contribuer à la protection des droits des enfants du Nunavik. Ces engagements visent notamment à mieux collaborer avec les autorités et organisations inuit.
De plus, la Commission prévoit demander l’autorisation d'intervenir à l’action collective portée par deux femmes inuit, que la Cour supérieure a autorisée le 30 avril 2024, et qui concerne le sous-financement chronique des services à l’enfance pour les jeunes autochtones duquel découlerait de la discrimination systémique.
La Commission a pour mandat de s’assurer du respect des droits des enfants ainsi que de veiller à la protection de l’intérêt de tous les enfants du Québec, incluant les enfants inuit. Elle joue ce rôle depuis plusieurs décennies et c’est à ce titre qu’elle a procédé, depuis 2010, à plus d’une centaine d’enquêtes en matière de protection de la jeunesse au Nunavik. La Commission offre sa collaboration à l’ensemble des organisations qui œuvrent à la promotion et à la protection des droits des enfants du Nunavik.
Le Bilan de la mise en œuvre des recommandations du Rapport portant sur les services de protection de la jeunesse au Nunavik est disponible sur le site Web de la Commission : www.cdpdj.qc.ca/fr/publications/bilan-nunavik-2024
La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse assure le respect et la promotion des principes énoncés dans la Charte des droits et libertés de la personne du Québec. Elle assure aussi la protection de l’intérêt de l’enfant, ainsi que le respect et la promotion des droits qui lui sont reconnus par la Loi sur la protection de la jeunesse. Elle veille également à l’application de la Loi sur l’accès à l’égalité en emploi dans des organismes publics.
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Source:
Halimatou Bah
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